
Pour cela, armez vous d'une voiture encore viable, de beaucoup de patience, de bonnes cartes et en avant Simone!
Début Juillet, notre trip s'annonçait pourtant sous de sombres hospices, la logistique avait foiré...Le groupe avait fondu aussi vite que le peu de neige de nos chères montagnes. Nous n'étions plus que trois à bien vouloir rejoindre le pays des Trolls et du fromage au caramel. Antoine et Benjamin, ainsi que notre valeureuse photographe/cameraman/navettewoman: Melaine (Mylène pour les belges)
La route fut longue et l'arrivée à Oslo particulièrement arrosée (presque de quoi nous faire regretter dès le début de ne pas avoir investi dans un abri...)
Ne nous laissant pas abattre, nous conduisons jusqu'à Sjoa où nous devons rencontrer nos amis belges. Après une bonne nuit, nous rejoignons Bruno, Monique, Chris et les enfants.
Résumé videographique
SJOA
Après 30 heures de route, Bruno nous proposait le parcours classique de la Sjoa afin de se mettre dans l'ambiance...Le niveau nous semblait un peu haut mais cela n'avait pas l'air de l'inquiéter plus que ça. De toutes façons, nous n'étions pas là pour trier les lentilles!
Prise de conscience une fois sur l'eau: putain c'est gros!!! Bruno ne reconnaissait plus les passages alors qu'il avait déja fait la section...La partie classique ne fut que slalom entre des rouleaux de 3m et autres joies de la crue avec une tension psychologique asssez oppressante...
Le guide disait "Zambezi without pools at high water": nous apprendrons plus tard que le niveau n'avait jamais été aussi élevé depuis 12 ans...
Le playrun était moins stressant, les vagues toujours aussi hautes mais moins de trous mangeurs d'autobus...
Un petit coup d'oeil sur la gorge d'Amot juste histoire de se faire peur et de rigoler deux secondes en voyant une porte de slalom rouge au milieu d'un rouleau de 2m de haut!
Au final, pas de casse mais de grosses frayeurs pour notre première descente norvégienne!
La Sjoa bien énervée...
Maman, je veux pas y aller...
Un petit bout de soleil et un petit verre de "cuvée des bons papes" pour finir la journée
STORE ULA
Après nos aventures "big water", il nous tardait de retrouver un peu de cailloux afin de ne pas être trop dépaysés...Nous nous rendions donc dès le lendemain sur la Store Ula avec ses fameux slides et ses 5 chutes (Ulafoss). Le niveau était haut et le repérage des chutes faisait déja monter la presssion!
Embarquement dans le parc national de Rondane: temps et paysages apocalyptiques! Quelques slides de mise en bouche, un portage, et nous voilà arrivés à la section des slides...De toute beauté! 2 points délicats,le "corner" où un slide vient buter directement sur la paroi créant ainsi un gros rouleau et la chute finale.
La descente se termine par les chutes, la premiere est un vrai prétexte à giclées et à tassement de vertèbres, la troisieme est un vrai prétexte à bain (exploration de syphon pour Antoine et trip Koursk pour Benjamin), la quatrième est un vrai prétexte à revenir!
C'est beau, c'est gros, on est contents d'être venus!!! Repérage Ulafoss
La Norvège, son soleil, ses plages de sable fin...
Section des slides
Ulaslides
Chute à la fin des slides
Antoine, 1ere chute.
Benjamin, 2eme chute
Tiens, du soleil, étrange...
VIDEO SJOA+ULA
JORI
On change un peu de secteur pour se rendre sur la Jori qui s'avère tout de suite être plutôt haute, un peu trop pour la partie supérieure, mais parfaite pour la section du bas! On embarque sur un lac magnifique, premier rapide à la sortie de celui ci, et après ça s'enchaîne pendant des kilomètres et des kilomètres!!! Que du beau, mi volume, bon 4, rien à repérer, rien de dangereux, le bonheur...
Super campement, semi coucher de soleil somptueux sur le lac vers minuit, cuite affreuse pour Benjamin qui a tenté de suivre Chris à la Leffe, l'expérience a primé...
Petite ballade/décuvage le lendemain sur la partie haute pour se rendre compte d'une part qu'il y a effectivement trop d'eau et d'autre part que les rapides sont absolument superbes! A voir l'an prochain...
LLORA
Un petit détour sur la route de la Driva. Chris nous gratifie de sa présence sur les 500 premiers mètres de la rivière, avant de se raviser...
Pas très dur (cl4), de belles gorges, un beau niveau d'eau, un syphon stressant...On pousse la descente jusqu'à Llorafossen pour se rendre compte qu'il y a beaucoup trop d'eau pour envisager une tentative!
DRIVA
Le niveau d'eau étant trop élevé pour la gorge de Graura, on s'attaque à la partie haute...De tout, du 2 au 5! Le niveau d'eau à nouveau élevé ne nous permet pas de franchir les plus gros rapides on trouve quelques rapides intermédiaires plutôt puissants à se mettre sous la pale!
GROVU
Zut, encore trop d'eau!?
On rejoint l'embarquement de la partie haute kayak sur l'épaule, on arrive rapidement à la chute de 5m en gorge,principal attrait de la descente. Antoine est bien secoué dans le rappel et en chie sérieusement pour esquimauter, Benjamin assure sa ligne et s'en sort sans encombres! Le slide d'en dessous passe malgré un beau trou. Celui d'après, qui finit dans un rappel insécurisable, nous laisse perplexes, on porte pour le plus grand bonheur de Melaine qui nous attendait ici pour les photos, au bord de l'hypothermie...
On se change dans les crottes de mouton et on se lave dans une flaque de boue, hygiène impeccable!
La partie basse est très très soutenue, le paysage à l'embarquement est somptueux et mérite bien une petite rando. La jauge étant encore au dela des recommandations et nous rappelant les "fatals accidents" et "who swims is in a world of pain" du guide, nous embarquons sagement vers le milieu du parcours! Encore une descente dans un état semi extatique sur du 4-4+ volume très continu...Trop court, on en voulait encore!!! La chute sur l'upper Grovu
ULVAA PYTAA RAUMA
Nous partons à la recerche de niveaux d'eaux moins hardcore dans la région de la Rauma en suivant la route magnifique bordée par de sombres falaises déchiqueté dont le Troll's wall.
La route est l'occasion d'admirer la lower section de la Rauma, la vue est saisissante! Même depuis la route, les rapides sont vraiment impressionants,comme posés là par enchantement les uns après les autres, séparés par de grandes piscines. Seul hic, il y a à nouveau beaucoup trop d'eau (cette section se fait plutôt en fin de saison...).
Nous nous rendons donc sur l'Ulvaa en soirée pour se détendre un peu en faisant uniquement la section des slides. Une grande dalle, un slide d'une cinquantaine de mètres, de l'eau en pagaille, tout y est!
Le lendemain, nous nous lançons dans la descente intégrale,nous commençons par la Pyttaa où Bruno se fait désintégrer à l'arrivée d'un slide puissant. Le passage sous le Putbua est très joli. Nous rejoignons ensuite l'Ulvaa pour une nouvelle montée d'adrenaline sur les slides. Le reste est plus calme jusqu'au dernier rapide, une merveille de volume et de pente!

Bruno entre dans la section des slides

La troucasse qui fait pas plaisir

Bruno en solo dans le grand slide

On s'attaque le lendemain à la partie haute de la Rauma, "a steep drop and pool adventure" selon le guide. Au programme, que de magnifiques rapides classe 4-5 séparés par des grandes piscines, dure la vie...Le premier rapide nous met dans l'ambiance: du blanc sur 30m dans une petite gorge. Un peu plus loin, Benjamin passera un back loop parfait en Java avant de se laisser aller à une petite brasse, idem pour Benno. On rejoint rapidement le passage de "little huka falls", le passage d'entrée nous laisse perplexes à ce niveau, Antoine le tente quand même, passe le rappel de la chute mais n'échappe pas au rappel du tobogan de droite, merci la corde!!! A la sortie se trouve "little huka falls", une bonne occasion de mesurer notre potentiel giclée! Un peu plus bas nous attend le dernier gros rapide qui commence par un bon slide, puis une chicane impressionante...
Ces trois rivières sont vraiment un must!
VALDOLA
Passage par le fameux trollstigen pour rejoindre la Valdola qui nous rappellera nos bonnes vieilles rivières française, pas trop d'eau, des cailloux (et oui!) mais quand même de beaux rapides! Benno sera hélas la victime d'un carnage assez precoce à l'origine de la perte d'une grande partie du matos...Grosse course en mode sanglier dans les buissons à la recherche du bateau qui finira par nous échapper lamentablement! Des slides, des belles chutes.Pas mal...

HELLESYLT: BYGDELVA ET LANGEDALSELVA.
On repère la "race course" de la bygdelva qui nous refroidit un peu par son gros potentiel rouste et notre faible potentiel secu! On se rabat donc sur une section basse cotée plus dure mais avec des plages de recup. On démare avec le Don Quixote bridge, passage légérement stressant que l'on avait déja vu dans une video de TGR. Benjamin, au bord de la syncope envoie quelques bouts de bois qui vont se fracasser lamentablement contre la pile. Nous essaierons donc pour une fois de ne pas naviguer comme des troncs... Suivent deux slides, un portage et un magnifique rapide que les pêcheurs locaux nous empêcheront de franchir.
Don Quixote bridge, l'entrée...

La Langedalselva figure aussi dans la vidéo TGR, particulièrement pour la passage de Grotefossen (où l'on voit un jeune homme disparaitre une trentaine de secondes). La chose ne nous a pas semblé très dure mais plutôt suicidaire sans sécu correcte...On embarque donc juste en dessous pour de très beaux passages, une chute de 3m à freewheels. Dur retour à la réalité quand Benjamin se prend une sévère rouste à l'arrivée d'un tobogan où l'on avait pas jugé necessaire de mettre une bonne sécu. Bonne brasse, grosse frayeur et perte de la pagaie. Cela nous empêchera de faire le combo de deux slides juste en dessous qui était pourtant de toute beauté!
Une fois la pagaie retrouvée, le reste se passe sans encombres....
Premier seuil
La belle chute de 3m
POLFOSS RUN, OSTRI
L'équipe rejoint l'Otta qui s'avère comme de par hasard être gavée d'eau, le Polfossen est très impressionant mais totalement infran à ce niveau, le polfoss run semble également trop gros.
Polfossen: ça y envoie du gros!
Tandis que les Belges trouvent une section moins hardcore à se mettre sous la dent sur le polfoss run, Antoine et Ben se dirigent vers l'Ostri pour une petite partie de pêche suivi de ce qui devait être une descente tranquille. Grosse erreur d'appréciation du niveau d'eau,on comprend vite ce que le guide voulait dire par "at higher flows, the Ostri becomes more difficult and becomes one big non stop roller coaster". Slalom entre les trous, pas de sécus possibles, à seulement deux, on était pas vraiment fiers...
Descente groupée avec les Belges le lendemain, temps superbe,niveau un peu plus bas, E.N.O.R.M.E!Les Belges sur l'Otta
Ostri: keep cool...
Les aléas de l'Ostri...
SOGNDALSELVA
Petite balade sur le Nigarsbreen avant de se rendre sur la célèbre Sogndalselva. On ne résiste pas à l'envie d'aller jeter tout de suite un oeil au "waterfall combo" qui est à un niveau d'eau parfait...
La partie haute est un vrai délice, de la classe 4-5 sur 5km, sortir de son bateau est virtuellement inutile tant les passages sont sains. Il fait beau, les passages sont superbes, on se gave!
Le Nigardsbreen
La upper section: ça sur 5 bornes.
On se lance le ledemain sur la partie basse en sachant qu'un gros morceau nous y attend! Première partie dans les eboulis de la route, un peu cahotique et mal pavée selon les auteurs du guide qui ne se sont visiblement jamais tapé la Haute Ariège à 1m3/s... Arrivée sur les 3 chutes: ici dame nature a vraiment géré, on ne lui en aurait pas demandé plus! La rivière perd bien 20m de dénivelé. Seul hic: bain interdit sous peine de devoir finir les autres chutes en brasse coulée...Première chute un peu périlleuse qui se finira en vrac pour Ben et Antoine, deuxième chute plutôt haute mais facile à gicler, l'entrée de la troisième est barrée par un joli rouleau mais ça passe bien et on a plus qu'à se retourner pour admirer le travail accompli!
Le reste de la descente est sympa et on y trouve le seul bouchon d'arbre du séjour.
Benjamin en back boof sur la 1ere chute!
2eme chute, Antoine donne tout...
VOSS
Nous rejoignons la Mecque des sports d'eaux vives pour la fin de notre voyage. La Jordaselva et la Brandseth manquent hélas d'eau.
On se dirige donc vers la Strondelvi et sa petite chutasse: moneydrop (300 dollars par passage durant une compet extreme il y a quelques années...)
Le début de la descente est peinard, un rapide classe 4 et on rejoint le moneydrop. Chute fort impressionante dans une gorge aux parois verticales, l'écume sort de partout et le tout est au final assez intimidant. Petite séance de relaxation, on repère la ligne (un petit rouleau juste au dessus indique la passe) et on se jette. On est recouvert par l'écume, on sent juste que l'on s'écrase tendrement dans la mousse à l'arrivée, un petit cri primaire et c'est fini.
Suit une belle section de classe 4 jusqu'au débarquement.
Camping près de la chute de la Jordaselva...A sec hélas!
Petite montée de pression...

Raundalselva, ou l'histoire d'un bide...On arrive le soir même sur la Raudalselva, on part direct pour la partie haute, grosse marche kayak sur l'épaule avant de finir par renoncer devant un niveau d'eau fat de chez fat. On tente de garder notre dignité en croisant les randonneurs sur la descente...On va quand même repérer nose-breaker par acquis de conscience mais le niveau d'eau nous refroidit...Beau spectacle de la nature quand même!
On se rabat donc sur le play run, la rivière étant grosse et le mental commençant à s'éffriter, on ne passera pas les trois plus gros rapides. On se consolera avec des jolis spots à surf.
La fatigue commençant à venir, on décide de se lancer dans le park n'huck pour la fin du séjour.
On embarque donc sur la Rjaunde qui se prête pas mal à ce genre d'exercice.Le passage du tunnel restera une expérience étonnante. Passage vraiment atypique. Benjamin montre la ligne à Steve Fisher et Ben Brown en plein repérage mais se retourne au milieu du souterrain et y laisse la moitié de sa pagaie...Les pauvres garçons ont alors tout de suite compris qu'ils n'avaient pas le niveau pour tenter ce genre de passages et sont allés jouer sur plus facile! 50m plus bas nous attend Kittelbreaker falls. Nom plutôt rassurant, nous apprenions quelques jours plus tôt que Mr Kitteberger est un kayakiste allemand renommé qui a sans doute eu une expérience traumatisante sur ce passage...La chute est large et il faut bien repérer sa ligne. Antoine expérimente une désintégration de sonde à la reception: choc un peu trop violent, back loop, arrachage de pagaie, séance de natation dans la piscine, tout y était!


Notre dernière rivière devait être la Teigdalen mais le niveau d'eau en a decidé autrement...
On finit donc par un petit tour à Bergen et on attaque le long voyage du retour avec des souvenirs plein la tête...et la certitude qu'on y retournera!